Créer un contexte favorable à l’intelligence collective
L’intelligence collective dans une entreprise est la capacité à créer un environnement dans lequel peuvent travailler ensemble des profils divers et variés autour d’un même projet. Cette mise en commun des connaissances individuelles, de la créativité, capacité d’analyse, des expériences et des ressentis de chacun donne des chances d’obtenir des idées totalement nouvelles. Atteindre des objectifs partagés en exploitant l’intelligence mise en commun et connectée, c’est la promesse apportée par l’intelligence collective dans les entreprises. Bien que mise en lumière ces dernières années, elle reste pourtant parfois mal comprise et difficile à développer. Alors comment créer un contexte favorable à l’intelligence collective ? Sur quels leviers s’appuyer ? Pour faire suite à notre article Les « essentiels » du projet collaboratif nous souhaitions proposer une liste de facteurs contribuant à la mise en place d’un contexte favorable à la naissance de l’IC.
A l’échelle de l’entreprise : offrir un cadre favorable à l’intelligence collective
Premier constat : l’intelligence collective n’est pas un processus automatique qui naît au moment où on le décide. Elle ne se décrète pas, mais se cultive. Par conséquence, la meilleure posture à adopter n’est pas celle d’un ingénieur/concepteur, mais plutôt celle d’un jardinier, qui doit créer un terreau propice à la confiance, à la bienveillance, à l’échange, à la solidarité et à la cohésion. Créer un cadre de confiance Premier terrain : semer les graines d’un cadre de confiance et d’écoute, dans lequel chacun peut livrer son point de vue dans le respect et la bienveillance. A l’échelle de l’entreprise, cela passe par le fait d’offrir une ambiance et des conditions de travail qui prennent en compte le bien-être des collaborateurs, qui favorisent la confiance et valorisent davantage la collaboration que la compétition.
Réinventer les relations hiérarchiques
La recherche de l’intelligence collective invite à s’interroger sur les liens entre collaborateurs. L’entreprise doit encourager un management transversal et participatif. Dans ce contexte, un manager préfèrera fixer des objectifs à atteindre à ses collaborateurs plutôt que leur donner des tâches précises à réaliser. Chacun aura l’autonomie nécessaire pour prendre des initiatives, proposer des idées, et adhérer spontanément aux projets de l’entreprise. En se sentant considérés et écoutés, les collaborateurs se sentiront plus impliqués dans leurs missions et dans la stratégie globale de l’entreprise.
Mettre en place des outils collaboratifs, et organiser le partage de l’information
Pour stimuler les échanges au sein d’une entreprise et casser les silos, celle-ci doit offrir des outils collaboratifs qui permettent un partage en temps réel de l’information. La mise en place de ces plateformes doit s’accompagner de formations adaptées et accessibles à tous pour stimuler l’adoption et le changement des pratiques.
Miser sur les soft skills
Les outils et techniques d’intelligence collective sont certes importants, mais elles doivent s’accompagner d’un changement de posture. L’écoute active, le dialogue, l’empathie, l’ouverture et la coopération offrent la possibilité pour chacun de s’enrichir de la pensée de l’autre sans la disqualifier. Bien souvent, ces changements de postures sont impulsés dans l’entreprise par des formations, tant pour les managers que pour leurs équipes.
Dans les équipes projets : réussir la « mise en commun des cerveaux »
Reconnaître l’individu
Pour réussir à rassembler les individus autour d’un même projet et créer de l’engagement, chacun doit d’abord trouver du sens et un bénéfice à collaborer. Le projet doit donc motiver les individus en offrant certes des bénéfices collectifs, mais aussi des avantages individuels et un épanouissement personnel. Autre élément d’importance : valoriser les résultats obtenus grâce au travail de groupe, en restituant les bénéfices atteints grâce à la mise en commun des intelligences. Cette reconnaissance de la contribution de chacun à l’intelligence collective est nécessaire pour encourager la poursuite de cette dynamique dans d’autres projets.
Valoriser la diversité culturelle
Dans un groupe, la diversité est une richesse qui permet d’atteindre un niveau d’intelligence plus élevé grâce à la confrontation des points de vue et pensées variées. Les équipes projets bénéficieront donc à être composées d’individus aux profils et compétences variées. Attention toutefois, les performances d’un groupe peuvent décliner au-delà d’un certain niveau de diversité, si les différences empêchent les membres de se comprendre, de ressentir les émotions des autres et d’exprimer les leurs.
Fixer des règles communes
Si l’autonomie et l’expression individuelle sont des pré-requis à l’intelligence collective, une équipe doit tout de même se retrouver autour de règles de vie en communauté, simples et respectées de tous. Ces règles sont essentielles pour s’assurer que les échanges aboutissent à une vraie mobilisation des compétences
Ces quelques leviers le montrent : semer les graines de l’intelligence collective demandent à notre jardinier de cultiver un savant mélange d’humain(s), d’environnement adapté, d’outils et de techniques. Il existe autant de pistes à explorer que d’organisations désireuses d’expérimenter/innover. Pour aller plus loin, nous vous encourageons à vous rendre sur le MIT Center for Collective Intelligence, le site du centre de recherche dédié à l’étude et l’exploration de l’intelligence collective.